. It's moving under my feet . Arcade Fire, 19 mars 2007 .
Il y a des choses qui viennent sur le tard, qu'on met du temps a apprecier, parfois parce que l'on en a pas envie, parfois parce que le sujet merite d'etre bien apprehendé . Le 19 mars dernier est comme une date convergente de deux choses qui seront venues sur le tard .
La premiere chose, ce fut Arcade Fire, lorsque leur premier album est sorti fin 2004, je l'ai ecouté, comme ça, un peu par dessus la jambe, non pas que je n'appreciais pas . Peut etre que ça n'etait pas non plus le moment.
J'y suis revenue, peu de temps apres, j'ai aimé certains morceaux .
J'y suis revenue, peu de temps apres, encore . J'ai apprecié l'album. Je l'ai beaucoup aimé et j'ai fini par l'adorer et ne jamais me lasser de son ecoute .
La seconde chose, ce fut la vidéo, ou plutot la vidéo sur internet, cette chose un peu rigolote, a la portée de tout amateur, la democratisation du 7eme art, des realisateurs en herbe qui pullulent sur toute la toile . Une idee enthousiasmante, mais pas assez pour que je m'y interesse vraiment .
Et puis, il y a eu le 19 mars . Et je me suis dit que tout ça était idiot, parce que d'une certaine façon, d'une façon certaine, la vidéo aura marqué ce concert, lui aura donné un gout unique . Et que ce concert m'aura marquée, moi, comme très peu d'autres auparavant .
Ca n'etait pas la premiere fois que le groupe faisait ça, cette entrée en scene, dans le vif du sujet,à travers la foule compact et pour le moins impressionnante . Sauf que cette fois, il s'en est fallu de peu . Ils ne voulaient pas faire ça .
Cette petite touche unique, on la doit à Vincent Moon et ses concerts à emporters, à la tenacité de la Blogotheque .
Et parce qu'en suite j'ai visionné cette vidéo un nombre incalculable de fois, que l'emotion fut vive, que j'ai cherché a rattraper le moment, les sensations et que je suis partie a la recherche des videos amateurs dans ce but, j'ai décidé d'integrer tout ça mon à recit. Les vidéos sont parfois de qualité mediocre, mais elles sont des bouts de souvenirs, pechés, a droite, a gauche .
Il y a l'eternel premiere partie, sur laquelle je vais passer rapidement . Electrelane . Quatuor feminin anglais dont le quatrieme album No shouts no calls vient tout juste de paraitre (visiblement un peu moins bon que son predecesseur, passons )
J'etais plutot enthousiaste a l'idée de les voir, et puis l'envie de voir Arcade Fire etait plus forte . Le son calamiteux aura eu definitivement raison de mon attention au bout de trois morceaux .
Pour le prix, l'olympia vous offre un entracte de 15 minutes ( comprendre plutot 35 minutes ) . De quoi laisser a tout le monde le temps de s'echauffer, de compter les personnalités presentes ce soir là : conviction ou m'as tu vu ? Si l'on considere la presence de Cali, on espere secretement que le qualité d'AF aura un minimum d'impacte sur ses productions a venir . Mais on rigole, on y croit pas .
Pendant qu'on epie son voisin, Moon, Butler et leurs amis entament la soiree en backstage
Peu de temps apres . Lights off . Tension palpable . On scrute la scene, mais ça vient d'ailleurs . Win se fraye un chemin, porte voix a bout de bras, suivi de ses musiciens, de Moon et sa caméra .
Le balcon entier est debout, sur la pointe des pieds, agglutiné, n'en perdra pas une miette, et meme si le spectacle semble un peu lointain, la farveur du public et l'emotion qui se degage de cette petite piece intime rallie meme les derniers rangs.
Wake up chante Win Butler, le public en choeur et extatique . Pas besoin de demander, l'Olympia sera debout, du début a la fin du concert .
Le groupe file par la droite . Retour sur scène . Néons et orgues en vue . La scenographie est soignée, eclairages, vidéos, et la scene dont les 10 membres emplissent l'espace . On se dit que le format de l'Olympia n'est parfois pas fait pour l'intimisme, mais que, quoi qu'il en soit, il est fait pour eux .
Le doute du nouvel album qui aurait pu rendre sceptique certains admirateurs sera balayé par la puissance du live, le groupe entame le show ( les deux pieds sur scène ) avec Black Mirror et Keep the car running .
Ces morceaux sont certainement moins bien connus du public, le disque est sorti il y a peu - pour ceux qui avaient eu la patience d'attendre la sortie officielle - il reste attentif mais receptif en diable . Le jeu scenique fonctionne a merveille, le groupe deploie une energie à la fois collective et personnelle effarante . Il est rare de voir une partie du balcon de l'Olympia rester debout si longtemps .
Les recalcitrants se font rattraper quand No cars go resonne . Présent sur un ep du groupe, le titre a été re enregistré et rearrangé pour Neon Bible . Une nouvelle orchestration qui fait gagner au morceau une intensité certaine ( une fois la derniere version ecoutée, difficile de revenir a l'ancienne )
On reste dans une ambiance Funeral avec le titre Haiti . Puis vient une reprise surprenante et amusante, certainement pas le temps fort du concert cela dit : Poupée de cire avec Régine au chant . Sa voix un tantinet irritante quand elle se veut braillarde gache un peu le plaisir .
D'une maniere generale, elle n'a pas la sensibilité et la finesse de Win pour le chant, pour preuve le morceau suivant Black waves/Bad vibration morceau en deux temps qui prend vraiment toute son ampleur quand Chassagne laisse son micro à Butler .
Confortée dans cette idée quand il entonne My body is cage morceau qui clôt le disque . Suivent : le titre eponyme Neon Bible, The Well & the Lighthouse et Ocean of noise . Des nouveaux titres qui s'adaptent plus que bien au format scenique .
L'hysterie du public ne s'etiole pas . Et au cas ou il aurait manqué d'enthousiasme, l'agencement de la setlist relance les moins connaisseurs avec le single Rebellion (lies) qui les avaient fait connaitre a la sortie de Funeral . Balcon entier debout . Ca n'est pas Neighborhood #4 ( tunnels) qui aura raison de cet enthousiasme, ni Intervention, extrait du dernier album et l'un des titres qui a ete souvent joué en radio depuis quelques temps ( sur les médias concernés ..) .
L'heure du premier rappel, l'idee que la fin approche, l'envie de gouter un peu plus encore si c'est possible . Arcade Fire nous acheve ( croyons nous ) avec Laika et Power Out .
Le titre etait pourtant bien trouvé . la boucle semblait etre bouclée, wake up / power out . C'etait sans compter sur le public de l'Olympia, bien decidé a faire durer le plaisir .
Une partie du public a déjà quitté la salle ( j'en faisais partie ), les lumieres rallumées, on espere plus grand chose .
Et puis un murmure, des applaudissements . On hesite . Soyons près a nous faire avoir . Je retourne dans la salle . Fraichement rhabillé, le groupe est de retour sur scene, sans artifices, lights on . C'est une partie privée . Ils entonnent In the back seat, les lumieres s'eteignent a nouveau, on croit bien que ça ne s'arretera plus, on le voudrait . On sent que retour a la realité sera difficile tant l'instant est intense, on savoure . Y'a comme un truc à tomber a la renverse . L'instant parfait .
On est au bord des larmes . et puis voila, c'est fini .
La premiere chose, ce fut Arcade Fire, lorsque leur premier album est sorti fin 2004, je l'ai ecouté, comme ça, un peu par dessus la jambe, non pas que je n'appreciais pas . Peut etre que ça n'etait pas non plus le moment.
J'y suis revenue, peu de temps apres, j'ai aimé certains morceaux .
J'y suis revenue, peu de temps apres, encore . J'ai apprecié l'album. Je l'ai beaucoup aimé et j'ai fini par l'adorer et ne jamais me lasser de son ecoute .
La seconde chose, ce fut la vidéo, ou plutot la vidéo sur internet, cette chose un peu rigolote, a la portée de tout amateur, la democratisation du 7eme art, des realisateurs en herbe qui pullulent sur toute la toile . Une idee enthousiasmante, mais pas assez pour que je m'y interesse vraiment .
Et puis, il y a eu le 19 mars . Et je me suis dit que tout ça était idiot, parce que d'une certaine façon, d'une façon certaine, la vidéo aura marqué ce concert, lui aura donné un gout unique . Et que ce concert m'aura marquée, moi, comme très peu d'autres auparavant .
Ca n'etait pas la premiere fois que le groupe faisait ça, cette entrée en scene, dans le vif du sujet,à travers la foule compact et pour le moins impressionnante . Sauf que cette fois, il s'en est fallu de peu . Ils ne voulaient pas faire ça .
Cette petite touche unique, on la doit à Vincent Moon et ses concerts à emporters, à la tenacité de la Blogotheque .
Et parce qu'en suite j'ai visionné cette vidéo un nombre incalculable de fois, que l'emotion fut vive, que j'ai cherché a rattraper le moment, les sensations et que je suis partie a la recherche des videos amateurs dans ce but, j'ai décidé d'integrer tout ça mon à recit. Les vidéos sont parfois de qualité mediocre, mais elles sont des bouts de souvenirs, pechés, a droite, a gauche .
Il y a l'eternel premiere partie, sur laquelle je vais passer rapidement . Electrelane . Quatuor feminin anglais dont le quatrieme album No shouts no calls vient tout juste de paraitre (visiblement un peu moins bon que son predecesseur, passons )
J'etais plutot enthousiaste a l'idée de les voir, et puis l'envie de voir Arcade Fire etait plus forte . Le son calamiteux aura eu definitivement raison de mon attention au bout de trois morceaux .
Pour le prix, l'olympia vous offre un entracte de 15 minutes ( comprendre plutot 35 minutes ) . De quoi laisser a tout le monde le temps de s'echauffer, de compter les personnalités presentes ce soir là : conviction ou m'as tu vu ? Si l'on considere la presence de Cali, on espere secretement que le qualité d'AF aura un minimum d'impacte sur ses productions a venir . Mais on rigole, on y croit pas .
Pendant qu'on epie son voisin, Moon, Butler et leurs amis entament la soiree en backstage
Peu de temps apres . Lights off . Tension palpable . On scrute la scene, mais ça vient d'ailleurs . Win se fraye un chemin, porte voix a bout de bras, suivi de ses musiciens, de Moon et sa caméra .
Le balcon entier est debout, sur la pointe des pieds, agglutiné, n'en perdra pas une miette, et meme si le spectacle semble un peu lointain, la farveur du public et l'emotion qui se degage de cette petite piece intime rallie meme les derniers rangs.
Wake up chante Win Butler, le public en choeur et extatique . Pas besoin de demander, l'Olympia sera debout, du début a la fin du concert .
Le groupe file par la droite . Retour sur scène . Néons et orgues en vue . La scenographie est soignée, eclairages, vidéos, et la scene dont les 10 membres emplissent l'espace . On se dit que le format de l'Olympia n'est parfois pas fait pour l'intimisme, mais que, quoi qu'il en soit, il est fait pour eux .
Le doute du nouvel album qui aurait pu rendre sceptique certains admirateurs sera balayé par la puissance du live, le groupe entame le show ( les deux pieds sur scène ) avec Black Mirror et Keep the car running .
Ces morceaux sont certainement moins bien connus du public, le disque est sorti il y a peu - pour ceux qui avaient eu la patience d'attendre la sortie officielle - il reste attentif mais receptif en diable . Le jeu scenique fonctionne a merveille, le groupe deploie une energie à la fois collective et personnelle effarante . Il est rare de voir une partie du balcon de l'Olympia rester debout si longtemps .
Les recalcitrants se font rattraper quand No cars go resonne . Présent sur un ep du groupe, le titre a été re enregistré et rearrangé pour Neon Bible . Une nouvelle orchestration qui fait gagner au morceau une intensité certaine ( une fois la derniere version ecoutée, difficile de revenir a l'ancienne )
On reste dans une ambiance Funeral avec le titre Haiti . Puis vient une reprise surprenante et amusante, certainement pas le temps fort du concert cela dit : Poupée de cire avec Régine au chant . Sa voix un tantinet irritante quand elle se veut braillarde gache un peu le plaisir .
D'une maniere generale, elle n'a pas la sensibilité et la finesse de Win pour le chant, pour preuve le morceau suivant Black waves/Bad vibration morceau en deux temps qui prend vraiment toute son ampleur quand Chassagne laisse son micro à Butler .
Confortée dans cette idée quand il entonne My body is cage morceau qui clôt le disque . Suivent : le titre eponyme Neon Bible, The Well & the Lighthouse et Ocean of noise . Des nouveaux titres qui s'adaptent plus que bien au format scenique .
L'hysterie du public ne s'etiole pas . Et au cas ou il aurait manqué d'enthousiasme, l'agencement de la setlist relance les moins connaisseurs avec le single Rebellion (lies) qui les avaient fait connaitre a la sortie de Funeral . Balcon entier debout . Ca n'est pas Neighborhood #4 ( tunnels) qui aura raison de cet enthousiasme, ni Intervention, extrait du dernier album et l'un des titres qui a ete souvent joué en radio depuis quelques temps ( sur les médias concernés ..) .
L'heure du premier rappel, l'idee que la fin approche, l'envie de gouter un peu plus encore si c'est possible . Arcade Fire nous acheve ( croyons nous ) avec Laika et Power Out .
Le titre etait pourtant bien trouvé . la boucle semblait etre bouclée, wake up / power out . C'etait sans compter sur le public de l'Olympia, bien decidé a faire durer le plaisir .
Une partie du public a déjà quitté la salle ( j'en faisais partie ), les lumieres rallumées, on espere plus grand chose .
Et puis un murmure, des applaudissements . On hesite . Soyons près a nous faire avoir . Je retourne dans la salle . Fraichement rhabillé, le groupe est de retour sur scene, sans artifices, lights on . C'est une partie privée . Ils entonnent In the back seat, les lumieres s'eteignent a nouveau, on croit bien que ça ne s'arretera plus, on le voudrait . On sent que retour a la realité sera difficile tant l'instant est intense, on savoure . Y'a comme un truc à tomber a la renverse . L'instant parfait .
On est au bord des larmes . et puis voila, c'est fini .
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