. Paris qui dort .
Parfois on se demande si Paris n'a pas été déserté . Ou alors si les gens n'ont vraiment pas le sens, ou aucune curiosité.
Début Septembre, c'était un peu ça, mon Paris désert, mon Paris intimiste, mon Paris en marge.
Tout ça n'a pas vraiment de sens tant que je n'en viens pas au fait.
Arrivée aux abords de la maroquinerie, la rue était bizarrement calme, à tel point que je me suis demandé si je ne m'étais pas trompée de date.
J'ai descendu l'escalier, pas un bruit .Si je m'étais trompée le vigile m'aurait prévenue.
Arrivée en bas, tout est désert. Un peu étonnée je me dis que ça doit être vraiment prenant alors, et que je suis en retard.
Je pousse la porte, avec une sorte d’angoisse. Voila une deuxième porte, la dernière, et toujours aucun bruit.
J'entre enfin. Et je dois dire que ça me coupe un peu le souffle, que je vois d'abord James Blackshaw seul sur scène. L'espace d'un instant, j'ai vraiment l'impression que je suis seule, puis je perçois finalement quelques personnes assises.
Jamais je n'avais eu froid à la Maroquinerie.
Tout au plus 60 personnes. J'écoute Blackshaw, ses mélodies lancinantes et enchanteresses, un peu abasourdie quand même. En colère presque. Vraiment déçue pour eux.
Finalement, ça ne retirera rien au concert, Garneau sera touchant et drôle. Surprenant et timide, calfeutré derrière son piano, les pieds en dedans, incroyablement enserré dans son slim . Déçu et épuisé, son premier concert à la maroquinerie n'avait pas le même goût : porté haut et fort par la Blogothèque (il aura fallu un petit rappel à l'ordre pour obtenir ça).
J'étais venue pour lui, naïvement j'avais cru que c'était la tête d’affiche. Mais c'était Don Nino, et un peu parce que je me sentais coupable de laisser cette salle plus vide qu'elle ne l'était et par curiosité aussi, je suis restée.
Apres tout je ne connaissais pas, et dans leur musique il y avait du très bon, des plaisirs, comme le premier morceau qui n'était autre que le Béla Lugosi's dead de Bauhaus, et puis des blasphèmes, ils ont passablement massacré un morceau des Beatles, il faut bien l’avouer.
Don Nino
Vendredi 14 Septembre, je me suis dirigée vers la Crypte Rosaire. Très clairement intriguée, ne pensant pas un instant qu'on serait beaucoup plus de 50. C'est vrai, j'étais la, en dilettante, tombée par hasard sur un flyer, n'y connaissant rien.
Mais le groupe avait visiblement bénéficié d'une bonne promo radio et de bons papiers .
Winter Family avait ses inconditionnels. L'instinct n'était pas mauvais. Il y a eu des morceaux particulièrement intenses, d’autres un peu moins mais ça ne retirait rien à l'incroyable expressivité de Ruth Rosenthal. Un lieu insolite pour quelques 250 personnes enthousiastes (une demi maroquinerie). Merci Ali Fib.
Samedi 15 Septembre. Je crois que 80% de la capitale (ceux qui sont aptes à suivre un char) se mettait sur son 31 pour l'annuelle techno parade. A l'idée de voir mon quartier envahis par une horde d'adolescents sur excités, j'ai ressenti le besoin irrépressible de prendre la tangente.
Le deuxième rendez vous des concerts sans courant tombait à point nommé. A l'abris, au vert dans le square Léon (18eme). Au programme : Master Plan, Uncle jelly fish et Benjamin Fincher.
Pour arriver là, il a quand même fallu traverser cette foutue techno parade avec ses adolescents qui vomissent avant que 15h ait sonné, ses t-shirt tektonik et ses grotesques danseurs.
Dans ce contexte la, ce concert était vraiment appréciable, complètement désorganisé, en petit comité, profitant du soleil et avec la participation des mômes du quartier (participation si pressante que le concert s'est fait itinérant pour qu'on puisse en tirer quelque chose)
Musicalement ça n'était pas toujours ça. On n’entendait pas toujours très bien. Mais c'était terriblement apaisant, et c'était tout ce dont on avait besoin tandis que Martin Solveig et ses copains gesticulaient à l'autre bout de Paris.
une courte idée du bordel agréble
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